Conversation
Qui devons-nous écouter ? De qui devrions-nous apprendre ? La société hiérarchise les discours et les savoirs. C’est pour expérimenter un partage plus horizontal et inclusif, pour faire de l’espace public un lieu de transmission de connaissances non-dominantes et/ou réprimées, que Sarah Vanhee a initié à l’automne 2020 bodies of knowledge (BOK), une classe semi-nomade implantée en différents points de Bruxelles. Une école valorisant des savoirs invisibilisés mais capables d’alimenter une société plus juste et plus humaine. Comment se défendre dans l’espace public ? Comment survivre avec peu de moyens ? Comment avoir moins peur ? Comment soigner avec ses mains ? Comment élever des enfants de manière féministe ? Ou encore, comment les arbres perçoivent-ils le monde ? C’est à partir d’une liste évolutive qui comprend près de 100 questions que sont collectées des connaissances auprès de personnes ayant des expériences très variées, issues de différents endroits de la société et dont les voix ne sont pas souvent entendues. Durant cette atelier, nous discuterons autour de questions liées à l'écoute, l'apprentissage ou encore le transfert de savoir. En utilisant les outils de BOK nous recherchons ce qui pourrait être une connaissance précieuse, caché en nous-mêmes, dans nos connaissances et non connaissances.
Sarah Vanhee est une artiste dont le travail a été exposé au niveau local et international pendant de nombreuses années. Ses projets interdisciplinaires tentent d'amener l'imagination radicale à la réalité, en se déplaçant entre l'espace civil et le domaine des arts institutionnels. Elle a travaillé en plein air, dans des salons privés, des théâtres, des prisons, sur des toiles publiques, dans des salles de réunion, etc., avec des personnes de tous les milieux et de tous les âges. Sarah a lancé BOK comme un projet local à long terme, dans une tentative d'utiliser l'espace public comme une plateforme d'échange de connaissances non-dominantes et incarnées.
Flore Herman est médiatrice, dramaturge et productrice. Après avoir travaillé au sein du Kunstenfestivaldesarts, et avec les artistes performeuses Anne Thuot et Sara Sampelayo, elle continue de s’engager aujourd’hui au sein de projets participatifs qui interrogent l’invisibilisation des corps et des savoirs dans l’espace public bruxellois. Dans le travail, elle aime croiser la médiation socio-culturelle et l’accompagnement artistique pour se faire rencontrer des acteurs et des expériences de vie qui ne le feraient pas forcément, et qui ensemble, peuvent contribuer à plus de justice sociale.
Damla Ekin Tokel est une performeuse, dramaturge et créatrice de performance dirigée vers des projets participatifs et relationnels. Elle développe sa recherche artistique appelée Performance Semi-Privée visant à créer un sens renouvelé de l’espace public et de l'intimité auprès d’inconnu.e.s à travers des dispositifs performatifs. Elle participe à des projets au croisement du théâtre et de la crise climatique. Elle a vécu en collectivité durant six ans, travaille comme interprète sociale et mène des balades interculturelles et participatives.
Jean-Baptiste Polge est la plupart du temps comédien•ne dans les spectacles de ses ami•e•s (Nicolas Mouzet-Tagawa, Silvio Palomo, Transquinquennal, Salvatore Calcagno, Sabine Durand). Elle est également auteur•ice et metteu•r•se en scène, et développe actuellement un projet multidisciplinaire sur les privilèges avec Céline Estenne. Elle s'investit dans les milieux queers et militants où elle essaie d'inventer et de faciliter des rencontres basées sur le soin et le soutien mutuels.
